
Biographie
L’histoire de la fanfare Eyo’nlé débute dans les années 90. Les frères Ahouandjinou font leurs premières armes au sein d’un Big Band amateur à Cotonou, où ils côtoient des musiciens béninois et expatriés dans les clubs et studios de la capitale économique. A Porto-Novo où ils ont grandi, ils ont été à bonne école : Ancien Chef d’orchestre Gendarmerie nationale, leur père Henri Ahouandjinou « Caïman » accompagnait aussi les grands noms de la musique béninois, comme le griot Yédenou Adjahoui, créateur du Masse-Gohoun, le rythme fétiche des Porto-noviens ou le chanteur vedette Sagbohan Danialou. A la maison, ils s’initient également aux cantiques et polyphonies religieuses. C’est à̀ leur figure patriarcale hors du commun qu’ils rendent hommage avec leur nouvel album, sorti en avril 2015, intitulé « Empreinte du Père » (Irfan le Label). A la fin des années 90, avec la disparition du Big Band, la nouvelle génération de musiciens béninois décide de voler de leurs propres ailes. Eyo’nlé, signifie « Réjouissons-nous », expression de la langue Yoruba : une langue que le Bénin partage avec la Nigéria, le Togo, Brésil, Cuba… « Nous avons voulu nous éloigner du style des fanfares militaires et des fêtes populaires, avons étudié nos musiques traditionnelles, issues des traditions vaudou, goun, yoruba et torri et decidé
́de créer notre propre style, nos propres morceaux et nos arrangements » se souvient Mathieu Ahouandjinou. « On s’est donné pour mission de développer notre style hors des frontières
béninoises, parce que notre approche expérimentale n’était pas toujours bien vue par la jeunesse, qui apprécie plutôt la musique étrangère…Nous avons décidé d’aller voir ailleurs ».
A la suite de son premier album, « Du son et des racines » (2003), la fanfare s’exporte dans les pays voisins (Burkina Faso, Togo, Nigeria) et débarque pour la première fois en France en 2005. C’est à̀ Port-Sainte Marie que les huit musiciens rencontrent pour la première fois Les Ogres de Barback. Le débuts d’une longue histoire d’amitié́ avec le groupe. Eyo’nlé revient chaque année au fil de résidences à La Naute, dans la Creuse, ou de collaborations avec le festival Musiques Métisses d’Angoulême et remporte même les prix de fanfares « Coupe du Monde des fanfares » à Dole dans le Jura, en 2011, 2017 puis à Amorebieta-Extano((Espagne) en 2019, alors que sort après « Owa » (2007), son troisième album « Africa Night » (2011). En 2014, invites par Les Ogres de Barback pour leur tournée anniversaire, les membres d’Eyo’nlé sillonnent la France et l’Europe, du Paléo Festival à l’Olympia en passant par la Fête de l’Huma, avec un spectacle créé́ pour l’occasion qui fait l’objet d’un double-album live intitulé «20 ans !» (Irfan le Label). Forts de ces deux parutions, ils ont fait une tournée marathon sur toute l’année 2015. Sur « Empreinte du Père », armés de cuivres, percussions et polyphonies, ils mêlent leurs compositions (blues béninois, high life…) à des reprises de chanson française (Brassens, Gainsbourg) ou à l’afrobeat de Fêla. « Nous avons prouvé aux Beninois qu’on pouvait participer à un spectacle de création avec un groupe étranger a l’ esthétique différente et adapter des thèmes connus de son répertoire …ce qu’ apprécie le public français », poursuit Mathieu Ahouandjinou. S’ils passent désormais le plus clair de leur temps dans l’Hexagone, les membres d’Eyo’nlé n’en restent pas moins attachés au Pays. Ils ont lancé́ en février 2015 le premier Festival des fanfares de Porto-Novo « Festival MUSICARAVANE », qui a réuni des fanfare et groupe traditionnels de la région. Un rôle fédérateur qui tient à̀ cœur ces ambassadeurs de la fanfare béninoises, qui regroupe quelques 6000 musiciens à travers le pays. Fort de leur technique et de leur sens de la composition, leur nouvel album en est un exemple emblématique. En 2019 Les frangins Eyo’nle emmènent les Ogres de Barback, l’Association la Naut’Active et leurs copains chez eux au Bénin et place désormais Musicaravane sous le signe de la rencontre franco-béninoise.
Eyo’nle Brass Band est l’une des rares fanfares africaines à faire découvrir à l’international, cette tradition des cuivres issues des pays du pourtour du golf de Guinée, où se mélange l’afrobeat yoruba, le high life Ghanéen et les musiques vaudou du Bénin. Un mélange musical remarquable enrichit des expériences et des multiples collaborations du groupe. Avec leur nouvel album, « Empreinte du Père » (Irfan) Eyo’nlé Brass Band nous emmène dans un voyage unique et authentique le long de ses racines africaines où se mêlent rythmes, danses et chants.
Ces huit musiciens ont su allier ingénieusement l’héritage des musiques festives béninoises, que l’on retrouve dans les percussions, et la musique jazzy des fanfares de rue, présente dans les arrangements des cuivres. Alors que les percussions rythment les cuivres, les chants, eux, se collent à l’actualité́ : démocratie, sida, chômage des jeunes. Ces chants célèbrent également les divertissements traditionnels, les cérémonies du culte vaudou, les funérailles rituelles et les rites initiatiques. Ça chante, ça bouge, ça danse, bref, ça vit.
Eyo’nlé Brass Band propose aujourd’hui un répertoire mêlant des standards de la chanson française (Brassens, Gainsbourg), des compositions issues des musiques vaudou béninoises et des influences afrobeat Yoruba. Le tout orchestré à la façon Brass band avec des chorus jazzy et des percussions traditionnelles (Kpahlè̀, Chékéré̀, Agbé́…) soutenant la section rythmique grosse caisse, souba, caisse claire. Après plus de 70 concerts en 2014 sur la tournée «20 ans» des Ogres de Barback, plus de 60 en 2015 en déambulation ou sur scène tous les ans, Eyo’nlé Brass Band sera de nouveau en France à partir de mai 2019.
LINE-UP
Mathieu AHOUANDJINOU Chant & trompette – Jean AHOUANDJINOU Chant & Trombone – –Didier AHOUANDJINOU Chant & Piano – Roch AHOUANDJINOU soubassophone — David AKOTEGNON trombone et percussion — Etienne KPAMENOU Batterie et chant